Nous étions à la grande manifestation pour les arts #4

Le 26 février 2025 – Notre équipe était présente lors de la manifestation organisée par la Grande mobilisation pour les arts au Québec qui a eu lieu à Québec le 22 février. Notre directeur général, Christian Robitaille, a d’ailleurs pris la parole aux côtés d’intervenant.e.s inspirant.e.s lors de cette mobilisation du milieu. Voici son allocution accompagnée d’un mot d’introduction:

Le 22 mars, lors de la manifestation organisée à Québec par la Grande mobilisation des artistes du Québec (GMAQ), j’ai eu l’immense honneur de prendre la parole à vos côtés. Je tiens à remercier sincèrement les organisatrices de m’avoir offert l’occasion de m’adresser à vous. Ému par les discours d’Aïcha Bastien N’Diaye, d’Annie Baillargeon et d’Anne-Marie Olivier, et emmêlé dans mes notes, j’ai laissé échapper certains points essentiels que je tenais à partager. Aussi, je me permets aujourd’hui de réécrire mon allocution, dans l’ordre et avec toute la clarté nécessaire, afin que mon message parvienne pleinement à chacun.e.s d’entre vous.

Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches est là pour vous écouter, vous comprendre et structurer des actions pour vous appuyer. Nous sommes bien placés pour entendre votre détresse et voir les impitoyables conséquences de la crise sur vos motivations, vos passions, voire même sur votre santé.

Sous un angle plus positif, cette mission nous place aux premières loges pour profiter au maximum de votre travail, et surtout pour comprendre vos besoins, vos aspirations et vos attentes. Votre impact est simplement incalculable. Vos impacts, en fait! Impact social, tant sur vos voisins, votre quartier ou votre milieu de vie; impacts sur l’éducation, la santé, la qualité de vie, la confiance en soi, la richesse de la langue, la connaissance du monde…

Et parmi ces impacts, il y a aussi un impact économique indéniable. Je sais que plusieurs d’entre-vous n’aimez pas être associé.e.s à l’économie. Je comprends bien que les artistes ne se lèvent pas le matin en se disant: « Je vais aller augmenter le PIB de l’État » ou « Je vais aller bonifier la valeur de la destination touristique! » Mais c’est essentiel de dire à celles et ceux qui ne comprennent pas d’autres langages que, même si vous ne le faites pas pour ça, vous avez bel et bien un impact économique et qu’il est non-négligeable.

Dans la très grande majorité des cas, c’est de l’économie sociale, certes, mais c’est de l’économie à part entière! Vos organismes, vos coops, vos collectifs, contribuent largement à créer et à stabiliser des emplois dans plein de secteurs; ces compagnies deviennent, plus souvent qu’autrement, la colonne vertébrale de nos quartiers. Ils génèrent de l’activité, des salaires, des dépenses, des taxes, des impôts. Répétons-le encore, puisqu’il le faut: la culture n’est pas une dépense nette, mais un investissement, et pas juste au sens philosophique! Ses retombées sont concrètes et mesurables à court, moyen et long termes! On peut même les mettre dans un tableau Excel, si vous voulez!

Ne pas le reconnaître, c’est être soit malhonnête, soit bouché des deux bouts!

Dès le budget 2024, on a su qu’il y aurait un problème. On leur a dit; à Monsieur Lacombe, à Monsieur Girard, à Monsieur Legault: « Ça marchera pas! Y’a pas assez d‘argent au CALQ pour soutenir le milieu dans le contexte actuel! En sortie de pandémie, avec l’augmentation des coûts de production, du matériel d’artistes, des équipements, des salaires. Ça balancera pas! »

Et les artistes se sont levé.e.s. Vous avez été les premier.e.s à dénoncer que ça n’avait pas de sens de réduire le budget de la Culture. Puis vos associations nationales ont créé le Front commun pour les arts, qui travaille main dans la main avec vous. Cette mobilisation dure maintenant depuis près d’un an et elle ne cesse de grandir. Depuis des semaines, il est question de vous à tous les jours dans les grands médias et sur toutes les plateformes d’information qui nous entourent. On qualifie maintenant la situation de « crise de la culture » parce que plusieurs mesurent mieux la gravité de ce qui est en train de se passer. Et c’est grâce à vous!

Vous l’avez lu, vous l’avez entendu et je viens vous le redire: vous n’êtes pas seul.e.s! Vous avez des allié.e.s partout dans la société qui appuient vos demandes et qui souhaitent sincèrement que nos artistes créent dans de meilleures conditions et qui comptent sur votre valeureuse contribution à notre monde.

Ce que je suis venu vous dire aujourd’hui, c’est qu’à travers tous les tourments et l’incertitude, il faut continuer. 

Continuez, précieux et précieuses ami.e.s! Continuez à faire, à créer, à inventer; à douter, à méditer, à surligner, à critiquer, à questionner et à exploser de colère; à embellir, à vous moquer, à rire et à pleurer; à dénoncer, à prendre de la place, à déranger, à briller et à rayonner jusqu’au bout du monde!

Continuez d’être celles et ceux que vous êtes! Ne soyez rien de moins que les artistes que vous souhaitez être. Soyez grand.e.s et fier.e.s du métier que vous faites et d’être un maillon fort de notre démocratie. 

Et à la longue, y’a bien quelqu’un qui a le pouvoir de changer les choses qui va finir par vous écouter, vous comprendre, vous reconnaître à votre juste valeur et investir les montants qu’il faut pour que vous puissiez jouer pleinement votre rôle!

Plus que jamais, nous avons besoin de vous! Ce sont vos talents et votre travail qui forgent notre unicité et notre culture.