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Élections municipales 2025: Outil de représentation pour nos membres

À l’aube des élections municipales 2025, Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches (CCNCA) souhaite offrir à ses membres un outil leur permettant d’effectuer leur propre représentation politique auprès de leurs élu.e.s et candidat.e.s ou de porter un regard éclairé sur la culture dans leur ville ou MRC. Pour ce faire, CCNCA a mandaté une ressource externe afin de mettre à jour une collecte d’information sur ses 15 MRC et 2 villes-centres, que nous remercions chaleureusement pour leur collaboration. Ce grand dossier se veut l’occasion d’établir un portrait sommaire des bonnes pratiques en matière de développement culturel sur nos deux régions. Il est à noter que d’un territoire à un autre, le portrait peut varier énormément et que celui-ci est aussi dépeint en fonction de l’accessibilité des données. L’objectif n’est pas la comparaison mais plutôt la réflexion et une connaissance plus précise en ce qui touche le développement culturel de nos territoires.

Voici donc une présentation de différents leviers et outils en faveur du développement culturel afin d’orienter les questions que vous poserez à vos élu.e.s et/ou candidat.e.s ou encore pour guider vos choix, au moment du vote. Cette présentation a aussi pour but de vous transmettre certaines notions afin de faciliter votre compréhension des enjeux culturels lors des élections municipales­ et de vous accompagner dans les premiers pas de votre mobilisation citoyenne.

Le rôle du développement culturel au palier municipal

Les impacts des actions culturelles sur le développement d’un territoire ont des retombées positives à long terme, notamment sur l’identité et le sentiment d’appartenance à une ville ou à une MRC, en plus de permettre de se démarquer par des activités culturelles et artistiques innovantes. Par conséquent, les élu.e.s et tou.te.s les acteur.rice.s du développement doivent être sensibilisé.e.s, non seulement à cette réalité, mais aussi au fait que le financement du développement culturel répond à plusieurs enjeux et défis auxquels un grand nombre de territoires sont actuellement confrontés: 

  • Pénurie de ressources humaines qualifiées dans les entreprises;
  • Décrochage scolaire;
  • Problèmes en santé mentale;
  • Gestion de boom démographique;
  • Intégration des immigrant.e.s et des nouveaux arrivants;
  • Dévitalisation;
  • Encouragement à l’innovation;
  • Amélioration de la qualité de vie des citoyen.ne.s;
  • Développement d’une offre touristique diversifiée;
  • Etc.

Les retombées intangibles de la culture comme la fierté et le sentiment d’appartenance transforment les territoires profondément et de manière déterminante. Le concept de la culture comme quatrième pilier du développement durable, voire comme pilier central autour duquel gravitent les dimensions économique, sociale et environnementale, souligne son rôle essentiel dans l’amélioration de l’image du territoire, le renforcement de la cohésion sociale, et la stimulation d’initiatives citoyennes. C’est aussi par sa capacité à répondre aux besoins des citoyen.ne.s que le développement culturel reste un agent fondamental dans l’identité et le dynamisme de nos territoires.

Les outils de développement culturel

Pour favoriser le développement culturel, les municipalités disposent de plusieurs outils.

Une politique culturelle permet aux municipalités et aux villes de réaliser une série d’activités culturelles pour sa population et de mettre en place des programmes de soutien pour les arts et la culture. Incarnant une véritable opportunité de consulter la population et les intervenant.e.s du milieu culturel sur la vision, les orientations et le plan d’action à développer, une politique culturelle reste un outil incontournable du développement de la culture de nos régions.

Les deux villes et les 15 MRC de nos régions disposent de politiques culturelles. Cependant, plusieurs municipalités n’en ont pas encore adopté. La politique culturelle d’une MRC se différencie de celle d’une municipalité par son échelle, son territoire, sa vision et sa coordination générale. Bien souvent les politiques de municipalité ont une action très précise et immédiate vis-à-vis de sa population et des infrastructures culturelles. Quant aux MRC, il s’agit plutôt de développer une vision concertée de la culture sur l’ensemble de leur territoire et de soutenir des projets d’envergure régionale permettant un engagement financier réel. Une politique culturelle reste donc un outil de choix en faveur de la culture, des artistes et des organismes.

Une entente de développement culturel (EDC) se définit comme un accord global comportant un ensemble d’actions en faveur de la culture et des communications. C’est un outil adapté aux réalités et aux besoins en matière de culture que les municipalités et les MRC, en tant que gouvernements de proximité, sont à même de cerner. L’objectif étant de favoriser l’accessibilité aux arts, l’enrichissement et la vitalité culturelle sur les territoires au profit des citoyen.n.e.s. Une EDC repose sur un partenariat coopératif financier entre le ministère de la Culture et des Communications (MCC) et les milieux municipaux. Ainsi le MCC est appelé à appareiller l’investissement financier de la MRC tout en favorisant une convergence et une complémentarité de leurs actions. L’investissement financier régulier au sein de cette entente est capital pour son bon fonctionnement et la réalisation d’initiatives structurantes pour l’écosystème artistique.

Toutes les MRC des territoires disposent d’EDC en 2025. Le titre de pionnière en faveur d’un fort investissement pour la culture revient à la MRC des Appalaches pour les années 2025-2027. Cet investissement lui permettra en autres, de soutenir la vision de sa dernière politique culturelle adoptée en 2024. Elle est suivie de près par la MRC de Portneuf qui fait aussi de la culture un facteur inspirant pour dynamiser son territoire (politique d’acquisition d’œuvres d’art, entente sur la mise en valeur de la protection des paysages, etc.). La MRC de L’Île-d’Orléans se démarque également par son investissement en faveur de son patrimoine. Elle possède d’ailleurs le plus grand site patrimonial au Québec.

D’autres outils de financement existent en dehors des EDC et permettent aux MRC de mettre en place d’autres types de leviers consacrés au financement de la culture.

Quelques exemples:

  • Les ententes sectorielles

À l’image de l’entente de développement culturel, une entente sectorielle est un levier de financement conclu entre le MCC, des MRC et un palier gouvernemental autre que celui de la culture et des communications.

Les neuf MRC de la région de Chaudière-Appalaches, la Ville de Lévis, le ministère de la Culture et des Communications ainsi que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation ont conclu une entente pour les années de 2022 à 2025. Cette entente a pour but de soutenir financièrement des organisations culturelles et communautaires, puis de bonifier les équipements et les infrastructures des organismes ou des municipalités pour la tenue d’activités liées aux arts et à la culture. Des espaces multifonctionnels voués à la production, à la diffusion et à l’animation ont aussi été aménagés. Une stratégie de développement numérique a été déployée pour mettre en valeur la culture, le patrimoine et les paysages. Cette entente sectorielle vise à positionner la Chaudière-Appalaches comme une région où la culture est moteur de dynamisme, de vitalité et d’attractivité.

  • Les fonds culturels

Un fonds culturel est une enveloppe financière réservée à des projets et initiatives provenant d’artistes ou d’organismes et qui ne bénéficient pas des programmes de bourses ou de subventions courants. C’est bien souvent un fond qui permet à une MRC ou municipalité d’opérer une certaine agilité en termes de soutien à la culture et de reconnaître la pertinence de tel projet, de tel organisme ou de tel artiste.

Ce fonds permet de soutenir des initiatives qui n’entrent pas dans le format traditionnel d’une entente de développement culturel, qui a dépassé les délais de dépôt ou qui est de nature plus inédite (partenariat, artistes invité.e.s, etc.). Ce fonds n’est pas présent de manière automatique dans les MRC et villes, mais il témoigne d’une volonté d’assurer un financement croissant en faveur de la culture. Citons comme exemple la MRC de Bellechasse qui investit en dehors de son EDC auprès de sa Société historique ou de sa Maison de la culture. La MRC de L’islet, quant à elle, investit en faveur de l’aménagement culturel, d’expositions, d’équipement numérique, d’études stratégiques, etc. La MRC de La Jacques-Cartier préserve, elle aussi, un fonds culturel régional pour des initiatives locales.

  • Les ententes de partenariat territorial du CALQ

En dehors des grands centres urbains, le CALQ développe un levier financier qui stimule le dynamisme artistique des communautés locales. Les principaux partenaires sont les villes et les MRC, ainsi que d’autres intervenant.e.s du secteur public ou privé. Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation contribue également à de nombreuses ententes par l’intermédiaire de son Fonds régions et ruralité.

Toutes les MRC de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches contribuent à ces ententes. Seules L’Ancienne-Lorette et Saint-Augustin-de-Desmaures n’ont pas encore de partenariat conclu à cet effet avec le CALQ. La nation Wendat a développé ses propres outils en faveur du développement culturel et travaille de concert avec les différents acteurs régionaux.

Les programmes offerts aux artistes et organismes dans le cadre de cette entente privilégient la réalisation de projets en collaboration avec des intervenantes et intervenants locaux et qui ont des retombées directes auprès des citoyen.e.s. Ces ententes permettent aussi de mettre en valeur le bassin d’artistes professionnel.le.s sur les territoires et hors des centres urbains. Pour les artistes et les organismes, elles sont souvent une première porte qui s’ouvre vers la professionnalisation en leur donnant accès à un premier financement du CALQ.

Chaque MRC et ville participante investit monétairement dans ces ententes avec le CALQ afin de poursuivre son soutien au développement régional en dehors des programmes réguliers.

La professionnalisation des artistes et organismes

Les municipalités et les villes jouent un rôle de premier plan en ce qui concerne le parcours des artistes et le développement professionnel des organisations sur leur territoire. Elles sont à la fois agentes de proximité et d’opportunités.

Les municipalités disposent de divers moyens pour soutenir concrètement la professionnalisation des artistes et le dynamisme culturel local, reconnaissant leur rôle de premier plan dans l’aménagement du territoire et la proximité avec ses acteur.rice.s. Elles peuvent se distinguer par des niveaux d’investissement financier et des programmes de soutien direct aux organismes culturels et aux artistes. Lorsque ces programmes font l’objet d’une évaluation par des comités de pairs professionnels, les municipalités instaurent des premiers paliers d’accès à la professionnalisation pour des artistes en début de carrière. L’obtention de ces appuis initiaux démontrent une reconnaissance sur laquelle les artistes vont édifier leur réputation et leur rayonnement.

Par exemple, la Ville de Lévis et le gouvernement du Québec ont intégré à leur Entente de développement culturel un appel de projets pour soutenir les artistes et les écrivain.e.s en émergence. La Ville de Montmagny a pour sa part instauré un programme de soutien à l’élite culturelle. Quelle que soit la forme ou les orientations du soutien, les villes qui disposent de telles mesures affirment ainsi l’importance qu’elles accordent au rayonnement, à la recherche et à la création artistiques.

En plus de participer directement à la professionnalisation des artistes, les municipalités et les villes sont au cœur du soutien aux lieux de création et de diffusion, les épicentres du développement culturel sur le territoire.

La création d’institutions culturelles et la concentration de lieux de résidence et de travail pour les artistes est également un puissant levier de développement, stimulant la vie culturelle, l’apprentissage, la mixité sociale, l’intégration des immigrant.e.s, le réseautage, l’entrepreneuriat et l’innovation. Il est crucial pour une ville culturelle de permettre aux artistes d’y vivre et d’y gagner leur vie, afin d’éviter l’exil vers les grands centres. Le cas de Maison Mère à Baie-St-Paul fait école en matière de développement communautaire et culturel. Depuis l’acquisition par la municipalité du site conventuel des Petites-Franciscaines de Marie en 2017, les actions et les activités de cet organisme à but non lucratif se déploient sur six axes issus d’une réflexion sur les besoins de la région: Agroalimentaire, Art & Culture, Enseignement, Entrepreneuriat, Hébergement et Développement durable. Le lieu est investi par les citoyen.ne.s entrepreneur.e.s et artistes qui se côtoient dans les espaces de travail partagés, de rencontres et d’exposition. 

Les lieux professionnels de diffusion sont des institutions essentielles pour la reconnaissance du statut professionnel des artistes et constituent l’épicentre artistique d’un territoire. Les travailleur.euse.s culturel.le.s qui y travaillent conçoivent des programmations riches, au diapason avec l’identité locale tout en favorisant l’ouverture à la diversité de l’offre artistique d’ailleurs. Ces lieux de diffusion s’inscrivent dans d’importants réseaux qui contribuent au rayonnement des talents et à l’attractivité des régions. Pensons au Théâtre des Grands Bois à St-Casimir, au Musée d’art contemporain de Baie-St-Paul, à L’Anglicane de Lévis et tant d’autres. Ces lieux de diffusion mettent la population en contact avec l’art et offrent également davantage d’opportunités aux artistes du coin de se faire connaître et d’intégrer le milieu professionnel.

L’importance du patrimoine dans nos municipalités

Le patrimoine est un concept dont la définition, la compréhension et la valeur changent beaucoup d’un pays à l’autre, d’un gouvernement à l’autre, d’un.e spécialiste à l’autre, d’une personne à l’autre. Le patrimoine, c’est multiple, c’est vaste et c’est passionnant (…) D’abord, le patrimoine n’est pas que bâti, il est aussi objets, paysages, savoir-faire, coutumes, pratiques culturelles et artistiques. Le patrimoine perdure dans le temps parce qu’il continue de dire quelque chose au présent, qu’il est réfléchi dans une logique de développement durable.*

Le patrimoine est à la fois une mémoire collective et un levier d’avenir. Qu’il soit question du patrimoine religieux et ses cœurs villageois, de bâtiments patrimoniaux emblématiques ou de rassemblement pour partager nos traditions, le patrimoine contribue à l’identité d’une communauté, au tourisme local, aux retombées économiques, à la cohésion sociale et s’inscrit même dans une perspective de transition écologique.

Le patrimoine est un véritable levier identitaire et un facteur de cohésion sociale. L’INRS a démontré que la mise en valeur du patrimoine local favorise la fierté civique et renforce l’implication citoyenne. La politique patrimoniale de la Ville de Québec le souligne aussi: « un bagage patrimonial collectif est un facteur de cohésion sociale ».

Par exemple, les projets Capture ton patrimoine et Prix du patrimoine favorisent l’identité locale.

Le patrimoine est un moteur important du tourisme et des retombées économiques locales. Le Vieux-Québec, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985, accueille chaque année plus de 4 millions de visiteur.euse.s. Ce site illustre bien comment la mise en valeur d’un lieu patrimonial contribue à faire rayonner une municipalité sur la scène internationale et à soutenir l’économie régionale. Du côté de la MRC de L’Islet, le Musée Maritime du Québec attire autour de 17 000 citoyen.ne.s et touristes annuellement. De ce total, approximativement 8 % des visiteur.euse.s proviennent de la MRC, 82 % proviennent d’ailleurs au Québec et 7 % du Canada et de l’international. Ces personnes qui vont au musée iront probablement découvrir d’autres attraits de la MRC ou de la région, iront manger au restaurant, boire un café et dans les meilleurs cas, prolongeront leur séjour dans la région en ajoutant une ou plusieurs nuitées.

De façon plus large, le ministère du Tourisme du Québec souligne que les Québécois perçoivent fortement le tourisme comme un vecteur de dynamisme économique (82 %), de création d’emplois (75 %) et de préservation culturelle (61 %).

Voici d’autres exemples de lieux et événements patrimoniaux qui favorisent le tourisme local: Festivals TRAD Québec, Rendez-vous ès Trad, Maison Plamondon, Maison de nos Aïeux.

Le Conseil québécois du patrimoine vivant rappelle que les porteurs de tradition sont un maillon clé pour assurer la continuité culturelle. En d’autres mots, les porteurs de tradition permettent de transmettre et de préserver la culture d’une communauté de génération en génération. Des projets comme les écoles de violon traditionnel en Gaspésie ou les festivals de contes en Estrie démontrent que soutenir ces pratiques favorise la transmission, attire de nouvelles générations et dynamise la vie communautaire.

Des recherches soulignent aussi que le patrimoine immatériel renforce l’identité, la fierté et le civisme, tout en contribuant au tourisme durable.

Des enquêtes de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec indiquent que la présence de bâtiments patrimoniaux bien conservés contribue à augmenter la valeur immobilière des quartiers et à renforcer leur attractivité. Le Programme d’ententes en patrimoine (PEP) appuie les municipalités dans la gestion et la mise en valeur de leur patrimoine culturel.

L’archéologie s’inscrit aussi dans une logique de gestion responsable du territoire. Le ministère de la Culture et des Communications rappelle que toute municipalité qui souhaite amorcer un projet de développement devrait considérer les études archéologiques dans ses évaluations d’impact. Préserver ces vestiges, c’est intégrer une dimension durable à l’aménagement et protéger une ressource non renouvelable.

La reconversion du patrimoine religieux permet souvent de conserver un lieu de rassemblement pour les membres de la communauté. Entremise accompagne des communautés dans la mise sur pied de stratégie d’occupation transitoire. L’utilisation des infrastructures existantes favorise l’urbanisme durable et la protection des sites qui améliorent la qualité de vie. Ces sites peuvent également être naturels ou agricoles.

La conservation du patrimoine est aussi une stratégie écologique. Le Conseil international de conservation des monuments et des sites affirme que la réutilisation adaptative des bâtiments permet de réduire de façon significative les émissions de gaz à effet de serre par rapport à la démolition et à la reconstruction. Préserver et transformer permet d’agir pour la transition écologique.

La conservation et la préservation permet également à des emplois traditionnels de se perpétuer tout en favorisant le travail d’artisan pour certains corps de métier. La Maison Honoré-Cloutier est une résidence qui a eu plusieurs emplois et dont les propriétaires ont fait affaire avec des artisan.e.s et des entrepreneur.e.s spécialisé.e.s.

Voici quelques lieux de culte qui, par leur nouvelle vocation, favorisent le rassemblement de leur communauté: l’église Sainte-Marie d’Alma est désormais Le Saint-Crème, un restaurant et hôtel; Le BEAM, un centre de création interdisciplinaire prend place dans l’ancienne église du village de Saint-Adrien en Estrie; Beta crux est un centre d’escalade situé dans l’ancienne église Christ-Roi au Saguenay.

Le patrimoine est un outil pédagogique pour apprendre de manière concrète l’histoire, l’architecture et même l’écologie. Le projet Patri-colore est un cahier d’histoire et de coloriage réalisé par la MRC d’Antoine-Labelle qui vise à éveiller l’intérêt patrimonial des élèves de 5e et 6e année du primaire en leur fournissant des informations historiques et architecturales sur 20 immeubles patrimoniaux des municipalités du territoire. Le personnel enseignant peut l’intégrer à ses activités d’enseignement.

Le patrimoine archéologique constitue une ressource culturelle unique, puisqu’il témoigne de plus de 12 000 ans d’occupation humaine sur le territoire québécois. Sa mise en valeur permet de renforcer l’identité locale et la fierté civique, comme le démontre le site Cartier-Roberval situé à Cap-Rouge, classé en 2018, ou encore l’Îlot des Palais à Québec, transformé en lieu culturel incontournable. L’archéologie y a aussi une fonction éducative et participative: des chantiers-écoles permettent aux citoyen.ne.s et étudiant.e.s de participer directement à la redécouverte de leur histoire.

L’art public

Parce que l’art se déploie aussi au diapason de la vie quotidienne des citoyen.ne.s, l’art public apparaît comme une voie de prédilection pour rendre plus tangible la relation à l’art.

Une ville doit exposer sa culture à travers l’art public et l’art en public, en utilisant des espaces publics et même des immeubles et des édifices institutionnels (bureaux, hôpitaux, écoles, etc) pour installer et exposer des œuvres, offrant ainsi aux résidents un milieu de vie de qualité et un rayonnement culturel. Plusieurs municipalités prévoient ainsi des fonds annuels et des politiques d’acquisition et de gestion d’œuvres d’art. Ce faisant, elles contribuent à la reconnaissance de la carrière des artistes visuels du territoire et à la valorisation de leurs œuvres sur le marché de l’art.

Les projets culturels en collaboration avec le milieu municipal: porteurs de changement

La culture et les acteur.rice.s du milieu culturel peuvent agir comme de véritables agent.e.s de changement au sein de nos municipalités. Que ce soit en participant directement à des projets à vocation culturelle ou en s’associant à des initiatives à visée écologique, éducative, urbanistique, sociale ou économique, leur contribution façonne nos milieux de vie et renforce nos communautés. Le soutien des municipalités permettra à ces projets d’être d’autant plus porteurs en assurant une meilleure intégration des préoccupations partagées par la population.

La culture est un moyen transversal pour atteindre des objectifs ou réaliser des changements concrets dans nos milieux: embellir l’espace urbain, augmenter la cohésion sociale, briser l’isolement, intégrer les nouveaux arrivants, diminuer les enjeux de santé mentale, augmenter le tourisme, pour ne nommer que ces exemples.

Une vie culturelle dynamique constitue également un levier de développement économique. Elle accroît l’attractivité d’un territoire, renouvelle la population et le tourisme, puis contribue à revitaliser des espaces urbains parfois délaissés. Les retombées se mesurent aussi en termes d’emplois, puisque les projets culturels font appel à une diversité de métiers, tant dans le milieu artistique que dans d’autres secteurs connexes. Le projet de Baie-Comeau en est une illustration pertinente, démontrant comment la culture peut être au cœur d’une stratégie de vitalité territoriale.

Une identité culturelle forte permet de positionner la municipalité sur le plan touristique, mais permet également de développer l’identité locale. Par exemple, le Festif de Baie-Saint-Paul, une municipalité d’environ 7 500 habitant.e.s, est né du désir d’avoir un événement culturel d’envergure pour rassembler les membres de la communauté. Maintenant, des personnes de partout au Québec convergent vers Baie-Saint-Paul pour cet événement.

L’art public, sous toutes ses formes et médiums, rend les espaces plus vivants et accueillants, tout en permettant d’embellir un lieu. À Saint-George, Beauce Art se veut un musée à ciel ouvert où une centaine de sculptures se sont déployées aux abords de la rivière Chaudière sur 10 éditions de L’International de la sculpture.

Les projets culturels, qu’ils soient portés par des artistes, des organismes ou des citoyen.ne.s, favorisent la mobilisation et renforcent le sentiment d’appartenance à la communauté. La participation active à la vie culturelle contribue à forger une identité locale forte, tout en encourageant l’inclusion et la diversité, de générationnelle à culturelle. Ces initiatives jouent également un rôle essentiel pour briser l’isolement et créer des liens durables entre les membres d’une collectivité. Des exemples concrets illustrent cet impact, tels que le Bureau des Artistes du Littoral à Lévis, le projet intergénérationnel Raconte-moi en corps Saint-Camille en Estrie, le projet de mixité social Raconte-moi les piliers à Québec, les Fêtes interculturelles dans Bellechasse ou encore le Solstice Festival à Saint-Georges.

Les initiatives culturelles ont également un impact majeur sur l’aménagement et la mise en valeur des espaces municipaux. Elles permettent notamment de réutiliser des établissements patrimoniaux vacants, en leur redonnant une vocation vivante et rassembleuse. La valorisation du patrimoine bâti et immatériel constitue par ailleurs une occasion unique de relater l’histoire et de faire découvrir l’architecture d’une municipalité. Dans certains cas, la culture devient même un outil de sensibilisation environnementale, en invitant les citoyens à se réapproprier les espaces collectifs et à réfléchir à leur durabilité. La reconversion de l’église Sainte-Marthe à Thetford Mines en Le Vitrail illustre bien la valorisation d’un espace et sa réutilisation à des fins rassembleuses pour la communauté.

Statistiques à l’appui

Pour soutenir davantage nos membres dans leurs actions de représentation auprès de leurs élu.e.s et candidat.e.s, Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches a récolté et colligé l’information relative à la culture en date de 2025 afin de produire un Portrait du développement culturel dans les MRC des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches et des villes de Québec et Lévis. Pour avoir accès à ces données que nous mettons à votre disposition, veuillez en faire la demande à Josée-Anne Paradis, conseillère en communications.

Pour en savoir plus sur les élections municipales, il est possible de consulter le site web du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.

Pour plus d’information sur le milieu des arts et de la culture, veuillez consulter le site web de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec.

Nos outils et références

Mémoire | Politique culturelle de la Ville de Québec – 2023

Ce mémoire a été déposé suivant une consultation avec les membres de CCNCA, dans le cadre des consultations de la Ville...

PDF - 578 KO

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